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Le chômeur tchadien a 5 bonnes raisons de passer les fêtes en famille

La fête est un jour spécial dans la vie de chacun. C’est un moment de convivialité, de partage et de bonheur. Le degré de joie que l’on ressent varie selon que la fête est célébrée en famille ou loin des siens. Surtout pour un chômeur tchadien qui peut avoir 5 bonnes raisons de fêter coûte que coûte au milieu de sa famille.

1. Le chômeur devient Ministre ou Directeur général pendant la fête

Fini les affres du chômage ! Le diplômé sans emploi se voit attribués des titres : « Notre futur ministre », « futur DG », etc. telles sont les appellations que les parents emploient pour désigner le chômeur pendant pendant le moment festif.

C’est tout le monde sans exception qui l’élève à ces rangs de prestige. La flamme de l’espoir s’active de plus belle. Son rêve de devenir un simple agent de l’État change de trajectoire pour se diriger vers un poste ministériel : il se considère « ministrable ».

Lire aussi : Suite au dernier remaniement ministériel au Tchad, les jeunes se considèrent tous « ministrables »

2. Le chômeur peut bénéficier d’une faveur « exceptionnelle »

Il est vrai que chez nous, les jeunes ne se suicident pas comme au Japon. Mais le chômeur pourrait avoir des « idées noires », telles que rentrer dans l’armée au cas où il ne trouve pas un habit neuf, de préférence Djellaba de Djetzner. Ce qui n’arrange guère les parents qui n’aiment voir leur enfant s’éloigner d’eux ou porter la tenue militaire. Donc ils vont tout faire pour le vêtir et même lui donner l’argent de poche pour la fête. Avec cet argent, il peut acheter l’affection des jeunes filles en leur donnant le « Barka tal Aïd » (une sorte de petit cadeau essentiellement en argent) lui qui n’attirait aucune d’elles avant la fête.

3. La fête est un moment idoine pour les fiançailles

Dans la communauté musulmane tchadienne tout comme dans la tradition musulmane, le mariage endogamique est fortement encré dans les racines. À cet effet, les parents se devaient d’arranger le mariage de leurs enfants. Ainsi, les oncles, parents des jeunes filles convoitent le chômeur pendant la fête. Souvent, les parents profitent de la fête pour engager les négociations pour les fiançailles. Près de ses parents, le jeune peut profiter des fiançailles « gratuite » parce qu’il n’aura à débourser rien. Donc il a intérêt d’être au côté de ses parents pendant la fête.

4. Il peut manger des « biscuits » et de la viande gratos 

Ce qui est bien avec la fête est que le chômeur peut manger différentes variétés de biscuits pendant la fête du ramadan et de la viande lors de la Tabaski (comme en ce moment). Donc pendant les trois jours que dure la fête, il visite ses innombrables oncles et tantes les uns après les autres, puis ce sera le tour des grands frères et grandes sœurs, des cousins et cousines, des grands parents et grands oncles et grandes tantes. Le pauvre pourra bien se régaler car ces parents vont tous lui offrir gracieusement confiture, biscuits, viande et d’autres plats « spécial fête ». Le chômeur souhaiterait même que tout le jour soit une fête. Hélas, la fête est furtive et ne vient que deux fois par an.

5. La fête est une échappatoire

Enfin, le chômeur échappe pour un temps aussi peu soit-il aux railleries et critiques de ses oncles et même de ses propres parents.

Voilà, vous comprenez maintenant combien il est important de passer la fête en famille au Tchad lorsqu’on est chômeur diplômé sans emploi. Personnellement, je suis l’un des doyens dans ce domaine car j’ai quelques années d’expérience à mon actif. J’ai pu bien tiré profit des avantages « éphémères » des fêtes. Et croyez-moi, ça fait du bien. Donc à vous chers futurs chômeurs, la fête en famille sera plus avantageuse pour vous que lorsque vous la fêtez ailleurs.

À bon entendeur, j’ai fini !

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Auteur·e

sonsdecloche

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