Ha ! Les diplômés sans emploi tchadiens sont en grève ?! Eh oui, et ils menacent même de quitter le pays si rien n’est fait. Sérieux !
Au Tchad, les jeunes diplômés sans emplois ont, depuis 2015 (date du verrouillage de l’accès à la Fonction Publique sauf à titre exceptionnel) connu l’enfer et perdu tout espoir d’obtenir le précieux sésame (statut de fonctionnaire de son État). Le feu Maréchal a suscité en eux des espoirs factices, à travers l’initiative de l’intégration de 20 000 jeunes diplômés à la Fonction Publique en 2020. C’était l’euphorie ; mais pour une courte durée. Car la mort imprévisible et impitoyable avait entraîné une double perte pour le diplômé sans emploi tchadien : d’abord la perte d’un Président de la République puis l’anéantissement d’une promesse d’intégration à la Fonction Publique considérée comme un acquis. Le Maréchal est mort, le Conseil Militaire de Transition (CMT) est désormais à la commande.
Le CMT est muet face aux questions d’intégration des jeunes
Trop occupé pour redresser le pays et rassembler les tchadiens des quatre coins du pays et ceux du maquis et de la diaspora à travers un dialogue national en cours de préparation, le CMT ne s’est pas encore penché sur le sort des jeunes diplômés sans emploi. Et comme ils n’en pouvaient plus, un groupuscule de ces jeunes a brandi avant-hier la menace de « quitter le pays »
Quitter le pays pour aller où ?
Aucune idée sur leur destination. Ils veulent seulement partir, partir loin d’ici car ils n’en peuvent plus. L’on se demande ce qu’ils peuvent trouver de mieux ailleurs : les frontières étant fermées et les pays confinés. N’est-il pas mieux de rester ici et se valoriser ? Oublier la Fonction Publique et se construire une vie, créer une entreprise ou une petite activité, vivre indépendamment des contraintes de l’employeur (État), fonder une famille et enfin aider son pays en créant de l’emploi pour ses jeunes cadets. Je pense que mes compatriotes doivent revenir à de meilleurs sentiments.
Et si cette sortie médiatique était du bluff ?
Tous les moyens sont bons. Peut-être que les jeunes diplômés auraient préféré cette stratégie pour mieux attirer l’attention des autorités sur leur triste sort. Que les autorités les intègrent à la précieuse Fonction Publique avant qu’eux et leurs diplômes ne moisissent sous l’effet du temps. Ils ont atteint les trente ans pour certains, quarante ans pour d’autres. Et l’espérance de vie au Tchad c’est 45 ans. Pitié ! Qu’on leur accorde cette ultime chance de servir le pays qu’ils chérissent tant, ne serait-ce que pour les 10, 20 ans qu’il leur reste à vivre avant d’atteindre l’âge de la mort (espérance de vie).
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