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Suite au dernier remaniement ministériel au Tchad, les jeunes se considèrent tous "ministrables"

Neuf nouveaux membres entrant du gouvernement remanié lors de la prestation du serment confessionnel le 17 juillet dernier au Palais Rose
Crédit : Toumai Web Médias

Le maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno (nouvelle appellation du président de la République du Tchad) qui rêvait pendant longtemps d »une jeunesse qui ose et qui a de l’audace », semble enfin trouver le modèle de la jeunesse qu’il cherchait.

En effet, le 14 juillet dernier, il a fait appel au sang frais et les compétences encore vierges de la jeunesse pour conduire à la destinée du pays et peut-être même préparer les échéances électorales futures, prioritairement l’élection présidentielle d’avril 2021. La nomination des jeunes à la tête des ministères de la jeunesse, de la femme, de l’urbanisme, de l’eau, etc. a suscité chez d’autres jeunes, admiration, espoir et surtout le désir de s’asseoir eux aussi un jour (futur proche) sur un fauteuil ministériel.

La concrétisation de cette promesse sans cesse renouvelée est venue réveiller les jeunes de leur sommeil de doute sur la réalisation des promesses présidentielles à leur égard. Désormais les choses sont assez claires, tous les signaux sont au vert et l’espoir se lit sur tous les visages.

Les jeunes ont déjà leur nouveau slogan « Shuuut ! On travaille ». Fini les critiques futiles, improductives. Les réseaux sociaux, notamment Facebook, véritable moule de fabrique des critiques, est devenu muet comme une tombe, je veux dire que les critiques d’antan se métamorphosent pour espérer une PROMOTION !!! (l’homme est divers et ondoyant, dit la sagesse populaire). Tout espoir est permis pour ces jeunes-là car l’un des critiques les plus farouches du gouvernement se trouve embarqué dans le nouveau navire gouvernemental. Les jeunes sont désormais aux manœuvres pour tenter de séduire le maréchal du Tchad.

Une guerre course au leadership est engagée

Tous les jeunes ministres nommés récemment sont choisis parmi les leaders incontestables de la société civile et de l’écosystème entrepreneurial. Donc, leurs collaborateurs d’antan et leurs « mentorés » d’hier tentent avidement de devenir leaders à leur tour. Chacun dévoile ses compétences au grand jour.

Et ceux qui sont moins visibles sur le terrain à travers des actions concrètes, se contentent de poster des selfies en affichant clairement leur vœu de « ministrisation:

#SABAHKOUMKHER#MINISTREOn ne sait jamais ??

Publiée par Mahamat Nour Nour Bigna sur Mercredi 22 juillet 2020

Mais cette docilité n’est pas sans conséquence pour ces jeunes acquis :

Certains jeunes sont traités de « doungourous »

Le mot doungourou désigne vulgairement une personne griotte. Donc, certains jeunes sont étiquetés comme tels du simple fait qu’ils se sont aligné derrière leurs amis et collaborateurs appelés dans l’équipe gouvernementale. Ils ont félicité publiquement les nouveaux ministres à travers leurs publications postées sur les réseaux sociaux ; mais cet acte d’encouragement et de sympathie passe mal aux yeux des détracteurs jusqu’au–boutistes qui ont du mal à digérer ce qu’ils considèrent comme « lâcheté », voire « traîtrise ».

Dans le camp des transformateurs (un jeune mouvement de l’opposition démocratique tchadienne) par exemple, les sympathisants rient jaune. Eux qui misent sur la jeunesse, se voient malheureusement voler la vedette par le parti au pouvoir. Désormais, chez les jeunes internautes transformateurs, le désarroi se mêle dans la hargne ; les plus virulents accusent le parti MPS d’avoir copié le programme politique de leur mouvement politique « Les Transformateurs ». Drôle de situation !

Ce qui est bon dans cette bataille, est que c’est la jeunesse qui sera la grande gagnante.

Désormais, tout ce que le maréchal du Tchad dit, les jeunes ministrables lui répondent en chœur « À votre bon cœur ! »

J’ai un seul conseil à donner à mes compatriotes, jeunes ministrables : le célèbre musicien camerounais Longué Longué avait dit dans son titre Demander à Dieu :

La vie de tout un chacun est tracé, on ne force pas le destin. Si c’est dit que tu seras président, tu le seras avant de mourir […].

La vie de tout un chacun est tracé, on ne force pas le destin. Si c’est dit que tu seras ministre, tu le seras avant de mourir […].

Donc, au calme !

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Auteur·e

sonsdecloche

Commentaires

Mahmoud Sabir
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? ? sacrée plume ✒ aîné Abdoulaye j'étais bluffé. Comme quoi dorénavant la course ? au fauteuil est lancée. Merci bien. Ravi de vous relire prochainement.

ABDOULAYE ABDELKADRE
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T'es aussi ministrable, mon frère. Lol
Le plaisir est mien et merci pour ton intérêt, aimable frère !