Les jeunes tchadiens opèrent difficilement leur choix sur les partis (politiques) au pouvoir ou ceux de l’opposition. Ceux qui ont le courage d’afficher publiquement leurs appartenances politiques sont souvent « lynchés » sur les réseaux sociaux par ceux qui se disent « apolitiques » et soutiennent discrètement le camps adverse. Drôle de situation ! La politique au même titre que le sexe, se classe parmi les sujets tabous. La règle étant : « Dites tout sauf la politique« . Les jeunes se trouvent condamnés à ne pas s’affirmer sur ce sujet.
Marcher avec l’opposition ou soutenir le parti au pouvoir
Un phénomène nouveau est en vogue sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook depuis quelques jours. Les tchadiens décorent leurs photos de profils par des messages de soutien à l’organisation du congrès du MPS (qui choisira son candidat le 6 février prochain). Ou alors par un affichage de l’appel à manifester, que le Mouvement Les Transformateurs a lancé, à la même date. Les plus virulents n’ont pas hésité à qualifier les deux camps de « camp de Dieu » et « camp du diable ». Et comme tout le monde déteste Satan « le maudit », chacun se croit être dans le camp de Dieu, le camp de la vérité et de la justice.
Les jeunes soutiens du parti au pouvoir, traités de tous les noms
Désormais, tout ceux qui soutiennent le Mouvement Patriotique du Salut (le parti au pouvoir) sont mal vus par leurs concitoyens favorables à la marche du 6 février. Ils sont sarcastiquement critiqués. Un leader de la société civile avait, à travers une publication sur sa page Facebook, menacé de retirer de sa liste d’amis tous ceux qui ont décoré leurs profils avec le logo du MPS.
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La démocratie tchadienne mise à rude épreuve
Jamais dans l’histoire du pays, la démocratie n’a été aussi palpable que cette année. Mais vu certains agissements outranciers, elle risque subir des coups fatals qui la rongeront à coup sûr. Et ça serait bien dommage pour un jeune régime qui peine à se positionner, faute d’une culture démocratique qui manque à beaucoup des tchadiens.
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