Crédit:

Qui es-tu, blogueur tchadien ?

Blogueur tchadiens lors d'un atelier d'écriture
Photo prise lors d’un atelier d’écriture à la Bibliothèque nationale en 2019

Le blogging a posé ses valises au Tchad depuis fort longtemps. Mais, il vivait incognito et/ou méprisé voire menacé par des autorités qui le considéraient comme une arme utilisée à des fins politiques. Surtout que toute forme d’opposition aux différents régimes qui se sont succédés était un crime. Le blogueur tchadien était alors étiqueté, donc surveillé de près.

Heureusement, ce blogueur a réussi à se faire une place dans un environnement qui lui était naguère hostile. Depuis 2010, la blogosphère tchadienne a enregistré un nombre important des blogueurs qui, soucieux du retard accusé par leur pays par rapport aux autres pays, ont décidé de se lancer afin de combler le vide.

Les précurseurs de la blogosphère tchadienne

Les pionniers du blogging au Tchad sont entre autres Makaila Nguebla, Cherif Addoudou , Bello Bakary, Abdallah Azibert, Zyzou Deuhb, Sandrine Naguertiga, etc. Ils sont la première génération ou du moins les premiers blogueurs actifs qui ont tenté l’aventure dans un contexte « difficilissime ».

Puis une deuxième génération constituée de Mahamat Nour Hassaballah, Annadjib a pris le relais avec plus de créativité et régularité.

L’âge d’or de la blogosphère tchadienne

Même s’il est farfelu de parler de l’âge d’or pour le blogging tchadien qui peine à séduire les lecteurs et gagner l’estime des plus hautes autorités, on peut tout de même noter un progrès notoire pour la blogosphère, notamment avec l’arrivée en grande pompe des blogueurs de la « 7e saison » de Mondoblog en 2020 dont je fais partie.

Depuis 2020, le contenu tchadien sur le web a considérablement augmenté car la plupart des blogueurs avaient pour référence le Tchad, et les billets écrits portent essentiellement sur le Tchad.

Lire aussi : le drapeau tchadien n’est pas Bleu-Jaune-Rouge

Une liste des mondoblogueurs tchadiens de la saison 7 par ordre alphabétique :

Le profil type du blogueur tchadien

Beaucoup des blogueurs tchadiens sont des débutants et très peu sont des professionnels, car la majorité sont issus de la septième saison de Mondoblog. Et ils sont pour la plupart des jeunes dans l’intervalle allant de 20 à 30 ans. Les filles sont aux abonnés absents car à ce jour, il n’existe pas plus de cinq blogueuses tchadiennes actives sur la toile. Elles sont hésitantes ou ne sont pas prêtes pour se lancer. Personnellement, je connais une seule blogueuse professionnelle très active et qui fait la fierté du Tchad et par-delà de l’Afrique toute entière : Sandrine Naguertiga. Elle fait exception dans ses billets car c’est toute l’Afrique qui l’intéresse. Son web-blog (Afroptimiste) est une fenêtre ouverte sur l’Afrique qui bouge, l’Afrique de tous les possibles. Il suffit de faire un tour et vous y trouverez toutes les actualités positives de l’Afrique.

La majorité des blogueurs tchadiens manifestent leur attachement à la mère patrie, car ils peignent le Tchad d’une façon ou d’une autre avec des styles atypiques.

Le problème du blogueur tchadien

Le blogueur tchadien se présente comme un soldat sans fusil, ou un berger sans bâton. Comparativement aux blogueurs des autres pays, le blogueur fait face à une montagne de problèmes. Il lui manque une connexion internet stable et il est surfacturé pour les données mobiles. Il lui manque aussi les matériels adéquats. Bref, le blogueur tchadien a mille et un problèmes. À tout cela vient s’ajouter le problème de monétisation de blog.

Le blogging n’est pas encore une activité rentable au Tchad

Lors de la célébration du #BlogDay2021, les préoccupations des participants étaient centrées sur « Comment gagner de l’argent avec son blog? ». Et en toute franchise, Zyzou a coupé court avec une réponse concise : « Je ne connais pas un blogueur tchadien qui vie de son blog« . Malgré le manque de gain direct, le blogueur tchadien peut espérer une visibilité auprès des structures en quête des services des communicateurs « moins coûteux ». Quelques blogueurs ont déjà bénéficié de cet avantage à l’instar de Zyzou qui travaille pour Facebook Afrique.

Partagez

Auteur·e

sonsdecloche

Commentaires

Brahim Allaou Mahamat
Répondre

Limpide, cohérent, sans détour.

ABDOULAYE ABDELKADRE
Répondre

Merci, cher Brahim. Je vais me mettre au boulot pour simplifier davantage les prochains billets afin de vous faciliter la lecture. Merci ?

Jean Besane Mangam
Répondre

Très bon billet. Vivement que d'autres personnes suivent vos pas afin de faire vivre le blogging dans ce pays aux potentiels immenses et dans toute l'Afrique

ABDOULAYE ABDELKADRE
Répondre

Merci pour l'intérêt et l'encouragement, cher Besane. Nous espérons t'accueillir au sein de notre famille Mondoblog pour faire rayonner ensemble le Blogging en Afrique francophone. Et pourquoi pas au-delà ?
Nous serons à la hauteur !

Mahmoud Sabir
Répondre

Un billet cohérent et édifiant. Merci beaucoup.

ABDOULAYE ABDELKADRE
Répondre

Merci pour l'intérêt, cher mondoblogueur. Ensembles plus forts ?

Abdoulaye Hassane Moussa
Répondre

Le message est clair et simple. je suis touché par cet article personnellement. Pour te paraphraser, les blogueurs tchadiens sont débutants et non professionnels et sont nés récemment. Il s'agit aussi de mon cas, j'ai eu a créé mon compte lors d'une formation en blogging à Dschang(Cameroun) en 2020. Mais je n'arrive pas à publier des articles par manque de motivation. J'ai écrit qu'un seul ou deux articles depuis 2020.
Merci pour la motivation mon cher.

ABDOULAYE ABDELKADRE
Répondre

Absolument. Nous avons besoin de plus d'engagement et d'engouement pour le Blogging pour espérer atteindre le professionnalisme. Pour ton cas, je pense que c'est l'effet Syndrome de la page blanche qui agit sur toi. Je t'invite à prendre régulièrement de ☕ avec ton calepin et essaye d'écrire ne serait-ce qu'un paragraphe. Et ce, de temps en temps. Je t'assure que tu retrouveras le goût de la l'écriture. Et en 2022, nous allons t'accueillir au sein de la famille Mondoblog à l'issu du concours qui sera organisé bien évidemment.